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Poésie et arts poétiques

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Poésie et arts poétiques Empty Poésie et arts poétiques

Message  Admin Dim 22 Jan - 7:44

Poésie et arts poétiques…


- voir fichiers poésie lyrique et épique et épopée
- Horace

Poésie et arts poétiques… 1
Aristote 1
Horace 1
Modernes vs Anciens ? 1
Scaliger 2
Du Bellay (1522-1560) 2
Malherbe (1555- 1628) 2
Mathurin Régnier (1573-1613) 3
Théophile de Viau (1590 – 1626) 3
Saint-Amant (1594-1662) 3
Descartes 3
Boileau 3
Voltaire, 1694, 1778 4
Marmontel (1723-1799) 4
M.J. Chénier (1764-1811) 4
Beaumarchais 5
Shelley (1817) 5
BAUDELAIRE 5
Tristan Corbière 7
Paul VERLAINE 7
Mallarmé 8
Valéry 8
Cocteau 9
Claudel (Réflexions sur la poésie) : 9
Queneau 9
Ricoeur et Wittgenstein 9
Meschonnic et Dessons 9
Jaccottet 9
Molino 10

Aristote
Méta., A, 2 ; 982b « Si donc il y a quelque vérité dans ce que racontent les poètes »… 983 a « disons même, avec le proverbe, que les poètes sont de grands menteurs »…
Horace
[1-37] « L’œuvre d'art, tableau ou poème, ne saurait être faite de membres incohérents »
Modernes vs Anciens ?
L’étrangeté et l’écart ne sont pas plus essentiellement poétiques que la tradition et la répétition…
Scaliger
« le nombre est l’âme de la poésie »
Du Bellay (1522-1560)
deuxième livre de la Deffence…
Mieux vaut prendre les Anciens pour modèle plutôt que les poètes français : « pour ce qu’en ceux cy on ne scauroit prendre que bien peu comme la peau et la couleur : en ceux là on peut prendre la chair, les os, les nerfs et le sang. »
« ô poëte futur, feuillette de main nocturne et journelle les exemplaires grecs et latins, puis me laisse toutes ces vieilles poësies françoises (…) comme rondeaux, ballades, virelais, chants royaux, chansons et autres telles espiceries, qui corrompent le goust de nostre langue(…). »
Le mot « vulgaire » est ensuite abondamment utilisé, il faut se tenir « eloingné du vulgaire ».
Et pour écrire, « tu sçais où tu en dois trouver les archetypes ».

II (les Regrets)

Un plus sçavant que moy (Paschal ) ira songer
Aveques l’Ascrean dessus la double cyme :
Et pour estre de ceulx, dont on fait plus d’estime,
Dedans l’onde au cheval tout nud ira plonger.

Quant à moi, je ne veulx, pour un vers allonger
M’accoursir le cerveau : ny pour polir ma ryme,
Me consumer l’esprit d’une songeuse lime,
Frapper dessus ma table, ou mes ongles ronger.

Aussi veulx-je (Paschal) que ce que je compose,
Soit une prose en ryme, ou une ryme en prose,
En ne veulx pour cela le laurier meriter.

Et peut estre que tel se pense bien habile,
Qui trouvant de mes vers la ryme si facile,
En vain travaillera, me voulant imiter.
Malherbe (1555- 1628)
- parlait de « dégasconner » la langue ; les archaïsmes, les termes techniques, les mots composés et dérivés…
- la technique poétique : bannit les licences admises par la Pléiade (hiatus, enjambement) ; exige la coupe à l’hémistiche dans les alexandrins ; très rigoureux pour la rime « contenance et sentence riment comme un four et un moulin », refuse les rimes de mots de même famille de sens ; refuse les séries de monosyllabes….
- Le poète est un ouvrier du vers, écrit à Racan : « Toute la gloire que nous pouvons espérer est qu’on que nous avons été deux excellents arrangeurs de syllabes ».



Mathurin Régnier (1573-1613)

« Cependant leur savoir ne s’étend seulement
Qu’à regratter un mot douteux au jugement,
Prendre garde qu’un qui ne heurte une diphtongue,
Epier si des vers la rime est brève ou longue,
Ou bien si la voyelle à l’autre s’unissant,
Ne rend point à l’oreille un son trop languissant,
Et laissent sur le vert le noble de l’ouvrage. »

Théophile de Viau (1590 – 1626)

« Je veux faire des vers qui ne soient pas contraints (…)
composer un quatrain sans songer à le faire ».

Saint-Amant (1594-1662)
La Solitude
Tu vois dans cette poésie
Pleine de licence et d’ardeur
Les beaux rayons de la splendeur
Qui m’éclaire la fantaisie ;
Tantôt chagrin, tantôt joyeux,
Selon que la fureur m’enflamme,
Et que l’objet s’offre à mes yeux,
Les propos me naissent en l’âme,
Sans contraindre la liberté
Du démon qui m’a transporté.


Descartes
J3'estimais fort l'éloquence, et j'étais amoureux de la poésie; mais je pensais que l'une et l'autre étaient des dons de l'esprit, plutôt que des fruits de l'étude. Ceux qui ont le raisonnement le plus fort, et qui digèrent le mieux leurs pensées, afin de les rendre claires et intelligibles, peuvent toujours le mieux persuader ce qu'ils proposent, encore qu'ils ne parlassent que bas breton, et qu'ils n'eussent jamais appris de rhéto-rique. Et ceux qui ont les inventions les plus agréables, et qui les savent expri¬mer avec le plus d'ornement et de douceur, ne laisseraient pas d'être les meilleurs poètes, encore que l'art poétique leur fût inconnu.3

Boileau

Art poétique : le rôle de Malherbe ;
« enfin Malherbe vint, et, le premier en France,
fit sentir dans les vers une juste cadence,
d’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir,
et réduisit la muse aux règles du devoir ».

p1 de l’Art Poétique :
« La rime au bout des mots assemblée sans mesure
Tenait lieu d’ornement, de nombre et de césure »

« N’offrez rien au lecteur que ce qui peut lui plaire.
Ayez pour la cadence une oreille sévère :
Que toujours dans vos vers, le sens, coupant les mots,
Suspende l’hémistiche, en marque le repos. »

« Soyez vif et pressé dans vos narrations ;
Soyez riche et pompeux dans vos descriptions ;
C’est là qu’il faut des vers étaler l’élégance. »
( soit un rôle ornemental, décoratif dans l’Epopée, ailleurs : nib !)
« Je saute vingt feuillets pour en trouver la fin /…/
Fuyez de ces auteurs l’abondance stérile,
Et ne vous chargez point d’un détail inutile.

Voltaire, 1694, 1778
« Pour les poèmes en prose, je ne sais ce que c’est que ce monstre : je n’y vois que l’impuissance de faire des vers. J’aimerais autant qu’on me proposât un concert sans instruments. » Dictionnaire philosophique, Epopée.


Marmontel (1723-1799)
Poétique françoise, chapitre « du Méchanisme des vers » :
Le nombre a été jusqu’ici confondu dans nos vers avec la mesure ; ou plutôt on ne leur a donné ni mesure ni nombre précis : c’est pourquoi il est si facile d’en faire de mauvais, & si difficile d’en faire de bons.
Nos vers réguliers sont de douze, de dix, de huit ou de sept syllabes : voilà ce qu’on appelle mesure. Le vers de douze est coupé par un repos après la sixième, & le vers de dix, après la quatrième : le repos doit tomber sur une syllabe sonore, & le vers doit finir tantôt par une sonore, tantôt par une muette : voilà ce qu’on appelle cadence.
Toutes les syllabes du vers, excepté la finale muette, doivent être sensibles à l’oreille : voilà ce qu’on appelle nombre.

Marmontel (Poétique françoise) « La prose ne doit pas être un mélange de vers ; mais les mouvemens qu’on employe dans les vers peuvent tous passer dans la prose. Sa liberté la rend même susceptible d’une harmonie plus variée, & par conséquent plus expressive que celle des vers, dont la mesure limite les nombres. »

M.J. Chénier (1764-1811)
(frère d’André et auteur du chant du départ) Définit la poésie par cinq critères :
- la mesure
- la rime
- les inversions
- le choix des mots
- la profusion des images

Beaumarchais
Lettre à Mme de Godeville, LIV
Mardi 8 juillet 1777

Fort bien pour ceux-ci. Je les aime mieux parce qu'il y en a moins et que la pensée ne se fait pas attendre 1. Quoique, à dire vrai, je n'aie pas grand goût pour les ouvrages de marqueterie, et que le mérite de la difficulté vaincue m'ait toujours paru un fort sot avantage en matières littéraires. J'y suis tombé moi-même une fois; cela m'en a guéri pour toujours. Je voulais envoyer quel¬que chose à M. de Voltaire. J'imaginai de faire sur l'opti¬misme une trentaine de vers en rimes redoublées. La matière s'agrandissant sous mes doigts, m'entraîna. Mais il ne me fut plus possible de changer de rimes : cela eût fait une dissonance affreuse. La difficulté s'augmentait en marchant. Bref, j'ai fait près de cinq cents vers sur deux rimes et, mécontent de l'inégalité du travail, je ne l'ai pas envoyé, quoique ce soit un des plus grands tours de force qu'on ait fait en poésie 2. Quelle sottise! Plaire, amuser, intéresser : voilà le but des arts agréables. L’étonnement, l’admiration même est stérile et étrangère au cœur.
1. Il s'agit probablement de vers que lui envoie sa maîtresse.
2. Beaumarchais a bien composé dans sa jeunesse un poème d'environ trois cents vers (et non cinq cents) sur deux rimes redoublées, inspiré du Can¬dide de Voltaire qui venait de paraître, et intitulé L'Optimisme.

Shelley (1817)
Défend l’idée selon laquelle le mètre est un ordre qui imite le grand ordre qu’est- étymologiquement- le cosmos. « On savait à quoi, et pourquoi, rime la poésie. Elle rimait la beauté du monde » (Traité du style, p 73).

BAUDELAIRE
CB après Poe : propose une esthétique de la réception à la place de l’esthétique de l’émotion des Romantiques.

« Victor Hugo, Sainte-Beuve, Alfred de Vigny, avaient rajeuni, plus encore, avaient ressuscité la poésie française, morte depuis Corneille. Car André Chénier, avec sa molle antiquité à la Louis XVI, n'était pas un symptôme de rénovation assez vigoureuse, et Alfred de Musset, féminin et sans doctrine, aurait pu exister dans tous les temps et n'eût jamais été qu'un paresseux à effusions gracieuses. » Critique littéraire. Théophile Gautier (v. fichier baud sur le 19°)
« Le Vrai sert de base et de but aux sciences, il invoque surtout l'intellect pur. La pureté de style sera ici la bienvenue, mais la beauté de style peut y être considérée comme un élément de luxe. Le Bien est la base et le but des recherches morales. Le Beau est l'unique ambition, le but exclusif du Goût. Bien que le Vrai soit le but de l'histoire, il y a une Muse de l'histoire, pour exprimer que quelques unes des qualités nécessaires à l'historien relèvent de la Muse. Le Roman est un de ces genres complexes où une part plus ou moins grande peut être faite tantôt au Vrai, tantôt au Beau. » Critique littéraire. Théophile Gautier (v. fichier baud sur le 19°)


( puisque réalisme il y a)
- Comme il étudie minutieusement, il croit saisir une réalité extérieure. Dès lors,
réalisme, - il veut imposer ce qu'il croit son procédé. Cependant, if at all,
si Réalisme a un sens, - discussion sérieuse. Tout bon poète fut toujours
réaliste. Equation entre l'impression et l'expression. Sincérité. Prendre
Banville pour exemple. Les mauvais poètes sont ceux
qui...Poncifs. Ponsard. D'ailleurs, en somme, Champfleury était excusable;
exaspéré par la sottise, le poncif et le bon sens, il cherchait un signe de
ralliement pour les amateurs de la vérité.
Mais tout cela a mal tourné. D'ailleurs tout créateur de parti se trouve par
nécessité naturelle en mauvaise compagnie.
Les erreurs, les méprises les plus drôles ont eu lieu. Moi-même, on m'a dit
qu'on m'avait fait l'honneur... bien que je me sois toujours appliqué à le
démériter.
Je serais d'ailleurs, j'en avertis le parti, - un triste cadeau. Je manque
totalement de conviction, d'obéissance et de bêtise.
Pour nous, blague. - Champfleury, hiérophante. Mais la foule.
La Poésie est ce qu'il y a de plus réel, c'est ce qui n'est complètement
vrai que dans un autre monde.
Ce monde-ci, dictionnaire hiéroglyphique.
De tout cela, il ne restera rien qu'une grande fatigue pour le sorcier, le
Vaucanson tourmenté par son automate, l'infortuné Champfleury, victime de
son cant, de sa pose diplomatique, et un bon nombre de dupes, dont les
erreurs rapides et multipliées n'intéressent pas plus l'histoire littéraire
que la foule n'intéresse la postérité.
(Analyse de la Nature, du talent de Courbet, et de la morale.)
Courbet sauvant le monde.
(Critique littéraire, l’école païenne, Bouquins, p 461)
« Le goût immodéré de la forme pousse à des désordres monstrueux et inconnus. Absorbées par la passion féroce du beau, du drôle, du joli, du pittoresque, car il y a des degrés, les notions du juste et du vrai disparaissent. La passion frénétique de l’art est un chancre qui dévore le reste ; et comme l’absence nette du juste et du vrai dans l’art équivaut à l’absence d’art, l’homme entier s’évanouit ; la spécialisation excessive d’une faculté aboutit au néant. »
Baudelaire
La puérile utopie de l'école de l'art pour l'art, en excluant la morale, et souvent même la passion, était nécessairement stérile. Elle se mettait en flagrante contravention avec le génie de l'humanité. Au nom des principes supérieurs qui constituent la vie universelle, nous avons le droit de la déclarer coupable d'hétérodoxie. Sans doute, des littérateurs très ingénieux, des antiquaires très érudits, des versificateurs qui, il faut l'avouer, élevèrent la prosodie presque à la hauteur d'une création, furent mêlés à ce mouvement, et tirèrent, des moyens qu'ils avaient mis en commun, des effets très surprenants. Quelques uns d'entre eux consentirent même à profiter du milieu politique. Navarin attira leurs yeux vers l'Orient, et le philhellénisme engendra un livre éclatant comme un mouchoir ou un châle de l'Inde. Toutes les superstitions catholiques ou orientales furent chantées dans des rythmes savants et singuliers. Mais combien nous devons, à ces accents purement matériels, faits pour éblouir la vue tremblante des enfants ou pour caresser leur oreille paresseuse, préférer la plainte de cette individualité maladive, qui, du fond d'un cercueil fictif, s'évertuait à intéresser une société troublée à ses mélancolies irrémédiables. Quelque égoïste qu'il soit, le poète me cause moins de colère quand il dit: Moi, je pense... moi, je sens..., que le musicien ou le barbouilleur infatigable qui a fait un pacte satanique avec son instrument. La coquinerie naïve de l'un se fait pardonner; l'impudence académique de l'autre me révolte.

Tristan Corbière
Vers filés à la main et d'un pied uniforme
Emboîtant bien le pas, par quatre en peloton;
Qu'en marquant la césure, un des quatre s'endorme...
Ça peut dormir debout comme soldats de plomb.
(sonnet, Avec la manière de s'en servir).

Paul VERLAINE


De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.
C'est des beaux yeux derrière des voiles,
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est, par un ciel d'automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !
Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, Rien que la nuance !
Oh ! La nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !
Fuis du plus loin la pointe assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !
Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d'énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?
O qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?
De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.
Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.

(Jadis et Naguère. Avril 1874)

Mallarmé

Avant Mallarmé, un poète soit s’exprimer d’une façon directement intelligible pour tout lecteur. Sur ce point les romantiques sont d’accord avec les classiques.

« La Poésie est l’expression, par le langage humain ramené à son rythme essentiel, du sens mystérieux de l’existence : elle doue ainsi d’authenticité notre séjour et constitue la seule tâche spirituelle ». 1884

Regrette la faiblesse des mots, leurs sonorités indues « quelle déception, devant la perversité conférant à jour comme à nuit, contradictoirement, des timbres obscur ici, là clair. (…) Seulement, sachons n’existerait pas le vers : lui, philosophiquement, rémunère le défaut des langues, complément supérieur » (poésie Gallimard 1, 244-45)

A un inconnu qui demande devant lui à Dierx : « mais vous ne pleurez donc pas en vers ? » Mallarmé répond, avant même que l’interpellé n’ait trouvé une réplique : « ni ne me mouche ».

1891, (Pléiade, p 868) l’alexandrin « que personne n’a inventé et qui a jailli tout seul de l’instrument de la langue »… idée d’une homogénéité entre l’alexandrin (« cadence nationale ») et la langue française. « Vision datée » pour Dessons et Meschonnic.
« on a touché au vers » (La Musique et les Lettres)

(lettre à Jules Huret, Pléiade, p 867) « Dans le genre appelé prose, il y a des vers, quelquefois admirables, de tous rythmes. Mais, en vérité, il n’y a pas de prose : il y a l’alphabet et puis des vers plus ou moins serrés : plus ou moins diffus ».
Mallarmé: « Le vers est partout dans la langue où il y a rythme, partout excepté dans les affiches et à 1a quatrième page des journaux [...] »

Valéry
Adonis « Les dieux, gracieusement, nous donnent pour rien tel premier vers ; mais c’est à nous de façonner le second, qui doit consonner avec l’autre, et n’être pas indigne de son aîné surnaturel. Ce n’est pas trop de toutes les ressources de l’expérience et de l’esprit pour le rendre comparable au vers qui fut un don »
Cocteau
Cocteau expose une conception très cohérente de la poésie dans ses nombreux ouvrages de « poésie critique » et qui se caractérise d'abord par le rejet de stéréotypes naïfs et tenaces qu'il pourfend tout au long du Secret Professionnel [Poésie critique, 1959, pp. 66] : la poésie n'est pas comme on le croit trop souvent « de la prose en robe du soir » ; Elle n'est en rien une forme attendue, une esthétique convenue, une rhétorique ou l'application d'un traité de versification.
Claudel (Réflexions sur la poésie) :
« On ne pense pas d’une manière continue, pas davantage qu’on ne sent d’une manière continue. La pensée bat comme la cervelle et le cœur.(…) Tel est le vers essentiel et primordial, l’élément premier du langage, antérieur aux mots eux-mêmes : une idée isolée par du blanc. »

Queneau

Ricoeur et Wittgenstein
« le langage poétique est ce jeu de langage, pour parler comme Wittgenstein, dans lequel le propos des mots est d’évoquer, d’exciter des images »
W : le « voir comme » ; le voir comme est la relation intuitive qui fait tenir ensemble le sens et l’image (R. p 269)

Meschonnic et Dessons
Traité du style
« le vers, dans son rapport à la poésie, et la poésie dans son rapport au vers, ont un rôle et un effet d’intensité sémantique, notamment un rôle de ralentisseur de débit. »
« un mètre est un système de mesure du vers reposant sur des schémas culturels prédéterminés. On peut parler de « système métrique » pour désigner ces configurations externes informant un certain type de poèmes. »(p144, Traité du rythme)

Jaccottet
La poésie est donc ce chant que l'on ne saisit pas, cet espace où l'on ne peut demeurer, cette clef qu'il faut toujours reperdre. Cessant d'être insaisissable (...), elle n'est plus .
Toute l'activité poétique se voue à concilier, ou du moins à rapprocher, la limite et l'illimité, le clair et l'obscur, le souffle et la forme. C'est pourquoi le poème nous ramène à notre centre, à notre souci central, à une question métaphysique. (...) Il se peut que la beauté naisse quand la limite et l'illimité deviennent visibles en même temps, c'est-à-dire quand on voit des formes tout en devinant qu'elles ne disent pas tout, qu'elles ne sont pas réduites à elles-mêmes, qu'elles laissent à l'insaisissable sa part .
l'art :«cette imminence d'une révélation, qui ne se produit pas».

Molino
Introduction à l'analyse de la poésie
p8: "La poésie est l'application d'une organisation métrico-rythmique sur l'organisation linguistique".

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