L’albatros

L’albatros

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage 1
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, 2
Qui suivent, indolents compagnons de voyage, 3
Le navire glissant sur des gouffres amers. 4

A peine les ont-ils déposés sur les planches, 5
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, 6
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches 7
Comme des avirons traîner à côté d'eux. 8

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! 9
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! 10
L'un agace son bec avec un brûle-gueule, 11
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! 12

Le Poête est semblable au prince des nuées 13
Qui hante la tempête et se rit de l'archer; 14
Exilé sur le sol au milieu des huées, 15
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. 16

C.Baudelaire, 1861
VOCABULAIRE : Albatros: oiseau marin dont l'envergure varie entre 2 et 3 m. Indolent:1) qui ne souffre pas;2 )indifférent, insensible; 3)alangui, languissant... CHOISISSEZ!
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L’albatros

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage 1
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, 2
Qui suivent, indolents compagnons de voyage, 3
Le navire glissant sur des gouffres amers. 4

A peine les ont-ils déposés sur les planches, 5
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, 6
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches 7
Comme des avirons traîner à côté d'eux. 8

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! 9
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! 10
L'un agace son bec avec un brûle-gueule, 11
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! 12

Le Poête est semblable au prince des nuées 13
Qui hante la tempête et se rit de l'archer; 14
Exilé sur le sol au milieu des huées, 15
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. 16

C.Baudelaire, 1861
VOCABULAIRE albatros: oiseau marin dont l'envergure varie entre 2 et 3 m. indolent:1) qui ne souffre pas;2) indifférent, insensible; 3)alangui, languissant... CHOISISSEZ!

Victor Hugo, 13 septembre 1854, Mort, dans les quatre vents de l’Esprit : Apaisé, je médite au bord du gouffre amer ; / J’aime ce bruit sauvage où l’infini commence ;/ La nuit, j’entends les flots, les vents, les cieux, la mer ; / Je songe évanoui dans cette plaine immense. » ( gouffre amer re,nvoie ici autant à la mort qu’à la mer).
I Introduction
Ce poème est le deuxième du recueil Spleen et Idéal (1861)
L'idée qui amorça le poème remonterait à un incident vécu lors du voyage de C. Baudelaire ( 1821-1867) à la Réunion (1841).
La comparaison (ou métaphore) poète/ oiseau est traditionnelle dans l'histoire de la poésie, toutefois, les romantiques comparaient généralement le poète à un aigle.
L'albatros est un symbole plus tragique : il représente la dualité humaine; comme l'homme, il est cloué au sol par sa nature d'être fini, mais il aspire à l'absolu.
(le vol/ l'esprit).
homme=albatros ; nature finie = albatros au sol; liberté de l'esprit = albatros en vol
Le poète, plus que l'homme ordinaire, incarne, selon Baudelaire, ce thème tragique: il est l'Incompris par excellence, en bute à la risée des hommes...
II des pistes...
Le poème fonctionne sur la base d'une comparaison, donnée explicitement au premier vers de la dernière strophe.
Objectif ponctuel:
Au-delà du caractère oxymorique du poète dont les « ailes » sont le pharmakon : remède et poison à la fois, percevoir la description négative des « hommes d’équipage » et les sombres mystères des « gouffres amers ».
Il n’est pas interdit d’évoquer Platon, le mythe de la caverne…
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage 1
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, 2
Qui suivent, indolents compagnons de voyage, 3
Le navire glissant sur des gouffres amers. 4
A peine les ont-ils déposés sur les planches, 5
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, 6
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches 7
Comme des avirons traîner à côté d'eux. 8
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! 9
Lui, naguère (s’oppose à un maintenant tû) si beau, qu'il est comique et laid! 10
L'un agace son bec avec un brûle-gueule, 11
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! 12
Le Poête est semblable au prince des nuées 13
Qui hante la tempête et se rit de l'archer; 14
Exilé sur le sol au milieu des huées, 15
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. 16

Antithèse; oxymore: souligné


VOCABULAIRE

albatros: oiseau marin dont l'envergure varie entre 2 et 3 m.
indolent:1)qui ne souffre pas;2)indifférent, insensible; 3)alangui, languissant...
CHOISISSEZ!

La Béatrice, LXV :
Et même à nous, auteurs de ces vieilles rubriques,
Réciter en hurlant ses tirades publiques?" c’est le diable l’AUTEUR !

J'aurais pu (mon orgueil aussi haut que les monts orgueil ascensionnel
Domine la nuée et le cri des démons) albatros ridicule !


Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage 1
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, 2
Qui suivent, indolents compagnons de voyage, 3
Le navire glissant sur des gouffres amers. 4
A peine les ont-ils déposés sur les planches, 5
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, 6
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches 7
Comme des avirons traîner à côté d'eux. 8
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! 9
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! 10
L'un agace son bec avec un brûle-gueule, 11
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! 12
Le Poête est semblable au prince des nuées 13
Qui hante la tempête et se rit de l'archer; 14
Exilé sur le sol au milieu des huées, 15
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. 16

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage 1
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, 2
Qui suivent, indolents compagnons de voyage, 3
Le navire glissant sur des gouffres amers. 4
A peine les ont-ils déposés sur les planches, 5
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, 6
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches 7
Comme des avirons traîner à côté d'eux. 8
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! 9
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! 10
L'un agace son bec avec un brûle-gueule, 11
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! 12
Le Poête est semblable au prince des nuées 13
Qui hante la tempête et se rit de l'archer; 14
Exilé sur le sol au milieu des huées, 15
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. 16

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage 1
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, 2
Qui suivent, indolents compagnons de voyage, 3
Le navire glissant sur des gouffres amers. 4
A peine les ont-ils déposés sur les planches, 5
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, 6
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches 7
Comme des avirons traîner à côté d'eux. 8
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! 9
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! 10
L'un agace son bec avec un brûle-gueule, 11
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! 12
Le Poête est semblable au prince des nuées 13
Qui hante la tempête et se rit de l'archer; 14
Exilé sur le sol au milieu des huées, 15
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. 16