Cosmopolitisme
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Cosmopolitisme
Cosmopolitisme
En relation avec la période 1890-1920
la crise du roman de M. Raimond, p 166-167...
Fait de Larbaud l'archétype de ce cosmopolitisme
Le cosmopolitisme littéraire
Larbaud a beaucoup voyagé à l'étranger, et lu en langue étrangère. Ces voyages et ces lectures ont déterminé chez lui un « goût de l'étranger », auquel l'avait déjà prédisposé le séjour au collège Sainte barbe des champs (il y fréquente de riches fils de famille venus du monde entier et majoritairement d'Amérique latine, s'initiant ainsi à l'espagnol auprès de ses condisciples). Parmi les lectures, la plus décisive, effectuée vers 1899, est celle du grand poète américain Walt Whitman (1819 1892), dont le recueil Leaves of Grass (1°" édition en 1855, puis nombreuses éditions sans cesse modifiées et augmentées jusqu'à sa mort) sera partiellement traduit en français et finalement publié en 1918, sous le titre Feuilles d'herbe, avec une étude de Larbaud en postface. Le retentissement de la lecture de Whitman est perceptible dans les Poèmes de 1908, où le choix du vers libre autant que la thématique du monde moderne traduisent l'influence du poète américain. Dans une lettre à Marcel Ray du 6 août 1901, Larbaud fait part de son attirance particulière pour l'élément cosmopolite chez Walt Whitman: « Ce qui me plaît chez lui, c'est d'abord l'originalité de son style, et sa langue où se mêlent l'anglais, l'espagnol et le français, espèce de volapük colossal. » (le volapük, créé en 1879, est une de ces langues inventées, comme plus tard l'espéranto, qui connaîtra plus de succès). L'universalisme revendiqué par Whitman, qui, chantant l'homme et la terre d'Amérique, voulait chanter tout l'homme et toute la création, trouve un écho dans l'internationalisme littéraire de Larbaud, qui a affirmé avec constance son refus des limites étroites de la nation. Plusieurs notations du Journal le disent, en particulier celle-ci de 1912 : « Tout écrivain français est international, il est poète, écrivain, pour l'Europe entière et pour une partie de l'Amérique par surcroît... Tout ce qui est 'national' est sot, archaïque, bassement patriotique... [ ... ] Il y a un pays d'Europe. » (cité dans le numéro d'hommage Valéry Larbaud de la Nouvelle Revue Française, p.20). Le thème « internationaliste » se retrouve dans bien d'autres textes, par exemple dans « Paris de France », recueilli dans Jaune bleu blanc (l 927), où « le cosmopolite » est défini comme « l'homme par qui passe tout l'or spirituel du monde... ( ... ) une sorte d'internationale intellectuelle. » (OEuvres, p.781 et p.787)
Vrac
Cosmopolitisme vs universalisme ?
En relation avec la période 1890-1920
la crise du roman de M. Raimond, p 166-167...
Fait de Larbaud l'archétype de ce cosmopolitisme
Le cosmopolitisme littéraire
Larbaud a beaucoup voyagé à l'étranger, et lu en langue étrangère. Ces voyages et ces lectures ont déterminé chez lui un « goût de l'étranger », auquel l'avait déjà prédisposé le séjour au collège Sainte barbe des champs (il y fréquente de riches fils de famille venus du monde entier et majoritairement d'Amérique latine, s'initiant ainsi à l'espagnol auprès de ses condisciples). Parmi les lectures, la plus décisive, effectuée vers 1899, est celle du grand poète américain Walt Whitman (1819 1892), dont le recueil Leaves of Grass (1°" édition en 1855, puis nombreuses éditions sans cesse modifiées et augmentées jusqu'à sa mort) sera partiellement traduit en français et finalement publié en 1918, sous le titre Feuilles d'herbe, avec une étude de Larbaud en postface. Le retentissement de la lecture de Whitman est perceptible dans les Poèmes de 1908, où le choix du vers libre autant que la thématique du monde moderne traduisent l'influence du poète américain. Dans une lettre à Marcel Ray du 6 août 1901, Larbaud fait part de son attirance particulière pour l'élément cosmopolite chez Walt Whitman: « Ce qui me plaît chez lui, c'est d'abord l'originalité de son style, et sa langue où se mêlent l'anglais, l'espagnol et le français, espèce de volapük colossal. » (le volapük, créé en 1879, est une de ces langues inventées, comme plus tard l'espéranto, qui connaîtra plus de succès). L'universalisme revendiqué par Whitman, qui, chantant l'homme et la terre d'Amérique, voulait chanter tout l'homme et toute la création, trouve un écho dans l'internationalisme littéraire de Larbaud, qui a affirmé avec constance son refus des limites étroites de la nation. Plusieurs notations du Journal le disent, en particulier celle-ci de 1912 : « Tout écrivain français est international, il est poète, écrivain, pour l'Europe entière et pour une partie de l'Amérique par surcroît... Tout ce qui est 'national' est sot, archaïque, bassement patriotique... [ ... ] Il y a un pays d'Europe. » (cité dans le numéro d'hommage Valéry Larbaud de la Nouvelle Revue Française, p.20). Le thème « internationaliste » se retrouve dans bien d'autres textes, par exemple dans « Paris de France », recueilli dans Jaune bleu blanc (l 927), où « le cosmopolite » est défini comme « l'homme par qui passe tout l'or spirituel du monde... ( ... ) une sorte d'internationale intellectuelle. » (OEuvres, p.781 et p.787)
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